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Mis à jour le 12/12/2020
Prix Nobel, médaillés du CNRS, directeurs de labos, académiciens, anciens directeurs du Palais de la découverte ou directeurs scientifiques, chercheurs/professeurs au CEA, à l’ENS, à l’ESPCI, à Polytechnique, au Collège de France, à Stanford, au CERN… s’opposent au projet. Vous aussi signez la pétition contre ce projet d’un demi-milliard de euros anéantissant le Palais de la découverte.
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Le Palais de la découverte est en danger de Mort
Etienne Guyon - Ancien directeur du Palais de la découverte et de l'ENS - lors d'une allocution publique
à l’Hotel de Ville de Paris (remise de médaille Grand Vermeil ) le 15 novembre 2019
La suppression de la moitié des emplois et des espaces dédiés aux démonstrations conduirait au remplacement du réel par du virtuel, des grands principes de la science par une sorte de discours qui se prétend à la mode. Notre Palais ne pourrait plus « faire voir la science en train de se faire ». Son originalité et son permanent succès populaire sont en grand danger.
Sébastien Balibar - Physicien ENS - Académie des sciences
D'après Pascal, "l'espace vide tient le milieu entre la matière et le néant".
Le vide du soi-disant projet de rénovation reviendrait à réduire à néant le Palais de la découverte.
Gilles Cohen-Tannoudji - Physicien
Conseiller scientifique auprès du directeur de la recherche fondamentale au CEA
Le palais de la découverte, à mon souvenir, était cet endroit magique où l’on découvrait l’esprit de la science par l’observation directe de phénomènes, simples à montrer et merveilleux à comprendre : la fonte d’un glaçon dans un verre d’eau, le mouvement d’un pendule, la découverte de la vie microscopique dans une goutte d’eau… sans artifice, avec le secours d’un médiateur, seul maitre des lieux, nous guidant pas à pas dans la caverne d’Ali Baba du savoir scientifique.
Le projet de nouveau Palais, rutilant de modernité, pensé à l’aune des arcanes de la communication muséographique moderne, regroupant en 15 salles les 35 existantes, ramassant toute une discipline sous une seule « icone », brassant les disciplines au motif de complexité, sera-t-il encore ce lieu privilégié d’éveil qui a fait rêver tant d’entre nous ?
Je n’y trouve plus l’humilité du scientifique dont le chemin intellectuel, fut-il du plus génial, se résume en quelques idées simples. Je crains qu’au travers du sabir de la communication moderne on ait oublié, dans ce projet, qu’instruire le public de l’esprit des sciences n’est pas l’éblouir par des prodiges de présentations : toucher et manipuler une machine rudimentaire de poulies en mécanique vaut toutes les réalités virtuelles pour comprendre ce qu’est une force… et la découverte de Galilée c’est d’abord ça.
Denis Gratias - Directeur de recherche Emérite au CNRS - Académie des sciences
Provincial durant mon enfance, j'ai découvert la physique à travers les visites du Palais de la Découverte, qui m'émerveillait, et pour lequel je venais à Paris spécialement, malgré le coût du voyage pour l'époque. Ma carrière scientifique n'aurait pas été la même, et n'aurait sans doute pas existé, sans le Palais et ses salles d'expérience, imaginées par Jean Perrin, prix Nobel de Physique. Dans notre époque de bruit et de fureur, où triomphent les Trump et les escrocs de la pensée, il est fondamental de garder l'esprit de ce lieu de contact avec la réalité scientifique, plutôt qu'un nouvel espace de science virtuelle.
Ne détruisez pas ce Palais unique.
Gabriel Chardin - Physicien - Médaille d'argent CNRS
Président du comité TGIR, Très Grandes Infrastructures de Recherche du CNRS
Ayant assuré pendant 30 ans la direction du département de physique, j'ai été le témoin de la dégradation de l'image du Palais de la découverte dans l'esprit de nos décideurs politiques et d'investisseurs privés plus soucieux de la rentabilité commerciale à tirer d'un Grand Palais idéalement implanté à deux pas des Champs Elysées. A chaque fois, la levée de bouclier des grandes institutions scientifiques, Académie des Sciences, CNRS, INSERM, Grandes Ecoles, C.E.R.N, Universités, ainsi que des milliers d'enseignants heureux de pouvoir sensibiliser leurs élèves aux expérimentations scientifiques réalisées journellement "en vrai" et non en "écrans tactiles interposés" a permis de sauver cette originalité mondiale. Peut-on espérer une fois de plus...
Gérard Rumèbe - Ingénieur de recherche retraité
Ancien chef du département Physique - Palais de la découverte
Il est important pour la diffusion de la culture scientifique dans ce pays et pour la formation des jeunes en particulier qu'existe un lieu où sont proposés des exposés adaptés et des expériences démonstratives.
J'ai consacré à ce travail une partie de ma vie, notamment au Palais. Susciter la curiosité, ouvrir à la compréhension du complexe ... le Palais de la Découverte doit pouvoir poursuive dans la durée son excellent travail de diffusion de la science et d'initiation à la méthode scientifique en des temps où se propagent individualisme et fausses nouvelles. Paris et notre pays ont besoin d'un tel lieu.
Le projet gouvernemental est un projet de régression culturelle et scientifique. Il est important pour l'avenir scientifique du pays qu'il soit retiré et que l'on entende enfin les propositions des personnels et du public.
Michel Verdaguer
Professeur émérite Sorbonne Université, membre de l'Academia Europaea
Le succès et l’intérêt du palais ont toujours résidé dans ses grandes expériences présentées par des scientifiques médiateurs. Ce sont ces éléments dont tout le monde se souvient des années plus tard et qui ont été le déclencheur de tant de vocations chez les jeunes et pour tous une source de plaisir des sciences qu’on ne trouve nulle part ailleurs. A l’époque où le numérique est dans tous les foyers, l’intérêt et l’importance du Palais résident dans ce contact au réel, à la fois avec ces expériences qui déclenchent l’étonnement et avec le contact avec des médiateurs scientifiques qui se mettent au niveau de chacun pour faire aimer et comprendre les sciences. Un projet de rénovation ne peut pas abandonner ces grands dispositifs qui marquent la mémoire, comme l’électroaimant, le résonateur de Tesla, l’accélérateur de particules, le manège, le laser… autant de vrais dispositifs expérimentaux qui ne peuvent être remplacés par des écrans sans âme ! La science moderne ne peut se comprendre sans avoir les bases, le virtuel ne peut remplacer le réel… et le réel, on ne peut le trouver que dans un lieu comme le Palais de la découverte, alors que le virtuel on peut y accéder sur son smartphone ! Un projet de rénovation digne de ce nom et ambitieux ne doit pas oublier ce contact au réel, au concret, qui reste indispensable pour faire aimer et comprendre les sciences, qui représente le cœur de l’esprit de découverte des sciences, qui a toujours fait la réputation du Palais de la découverte.
Jack Guichard, ancien directeur du Palais de la découverte